La Corbaz
Histoire de la communauté de La Corbaz
(tiré d’un texte de M. Etienne Chatton)
Certains linguistes voient dans La Corbaz une traduction du mot la courbe ou méandre de La Sonnaz. Une explication plus correcte de La Corbaz serait une désinence de CURIA ou ferme. L’origine romaine de COR est admise pour nombres de villages voisins. Le lieu-dit Derrey la Vella atteste l’existence de cette VILLA romaine. Le Champ du Bas, sur un terrain à mi-pente, pourrait désigner le champ du Basile, d’où l’hypothèse de CURIA BASILEI qui est devenu Corbaz.
De nombreux LIEUDITS viennent attester cette origine romaine. Une voie romaine est attestée Sur la Vi. Toute droite, taillée dans le roc et ponctuée de fontaines, cette VIA paraît aujourd’hui encore un travail de Romain. Avant la montée, le relais de la Pudècha (les poulains) assurant le changement des chevaux, garantissait un attelage frais qu’on avait étrillé et baigné à La Badzaulaz. La Grande Fin et la Petite Fin ont marqué un temps les FINES ou frontières. Passafou dériverait de Passa Fines, lieu de franchissement de la ligne de crête. Un fort, dont on distingue à l’entrée de la forêt les briques de terre cuite, pouvait couvrir de signaux optiques les collines de la Glâne et la Sarine jusqu’au Gibloux.
En temps de pénurie, la communauté de La Corbaz doit se suffire à elle-même. Les Chenevières produisent le chanvre des fileuses et les femmes cueillent en Zenèvreis, le genièvre servant d’épice nécessaire à la conservation de la choucroute. Aux Argillères, les potiers trouvaient l’argile.
Du Sud, l’accès à l’agglomération se faisait à travers le Bois de Faye. Formangueires, (Froman Derrey) en a gardé le tracé orienté Sud-Nord. A gué, la traversée de la Sonnaz semble avoir offert moins de difficultés que les marécages que formaient les Riaux, canalisés plus tard dans La Chéna (le chenal). La rampe d’accès au village était ponctuée d’abreuvoirs. Une première fontaine au niveau de l’ancienne école, puis une deuxième, à hauteur de la chapelle desservaient le second bassin. Plus haut, la gestion de l’eau semble avoir posé problème. Creusée dans la molasse, une « mine » encore visible alimentait une dernière fontaine, à l’embranchement de la route menant au Champs du Bas. La voie romaine, qui tendait tout droit vers Avenches, retrouvait en aval la fontaine de l’oratoire de Cournillens. Franchissant le Bois des Riaux, un chemin vicinal traversait Lossy et reliait la communauté à Bel faye, puis à l’église et au cimetière Saint-Maurice de Belfaux.
Vers 1130, le Saint Empire Romain Germanique octroie aux Zaehringen les droits d’avouerie sur l’Helvetie. Lors de la fondation de Fribourg en 1157, le suzerain établit une série de châteaux-forts sur la Sarine. Les Sires Englisberg, dont le château verrouillait le gué de Granges-Paccot, sur l’actuel tracé de l’A12, reçoivent les droits de haute et basse justice sur la vallée de La Sonnaz.